Une sur 120 millions
Les objectifs sont importants : ils fixent un but à la progression et fournissent un indicateur de mesure. De grands projets ambitieux – tel que l’objectif de FP2020 de mettre à la disposition de 120 millions de femmes et de jeunes filles l’usage d’une contraception moderne – peuvent catalyser des changements globaux plus importants. Mais aussi importants que soient les objectifs, il est encore plus important de se souvenir de la véritable raison d’être de ces objectifs.
La raison d’être de FP2020 est simple mais profonde : garantir que chaque femme et jeune fille soit capable d’exercer son droit primordial en tant qu’être humain à façonner sa propre vie. Le respect des droits de l’homme n’est pas distinct ou secondaire au progrès de FP2020 ; il est le progrès de FP2020. L’objectif de ce mouvement est d’autonomiser chaque femme ou jeune fille, chacune des 120 millions, avec les moyens de prendre en charge sa propre santé, de planifier sa famille et de déterminer son destin. Pour ce faire, les programmes de planification familiale doivent s’étendre de façon significative. Ils doivent prendre en compte les besoins et les souhaits des femmes, ainsi que les obstacles auxquels elles font face. Dans cette section, nous soulignons comment nos partenaires incarnent les nombreuses dimensions du progrès qui ne sont pas transposées dans les données.
La raison d’être de
FP2020 est simple
mais profonde :
garantir que chaque
femme et jeune
fille sera capable
d’exercer son droit
primordial en tant
qu’être humain à
façonner sa propre
vie. Le respect des
droits de l’homme
n’est pas distinct
ou secondaire au
progrès de FP2020 ;
il est le progrès de
FP2020. L’objectif
de ce mouvement
est d’autonomiser
chaque femme ou
jeune fille – chacune
des 120 millions –
avec les moyens de
prendre en charge
sa propre santé, de
planifier sa famille
et de déterminer son
destin.
Au Niger, par exemple, le programme École des maris offre une approche innovante à un problème répandu : l’opposition masculine à l’usage de contraception par les femmes. Dans cette école de village informelle, les hommes sont éduqués sur l’importance des soins de santé reproductive et encouragés à soutenir l’accès de leurs femmes à la planification familiale. Avec l’aide de l’UNFPA, le Niger a réussi à renforcer le programme dans tout le pays : 1 000 écoles au total.
Un autre problème concerne l’acceptabilité, ou non acceptabilité, des méthodes de planification familiale. Globalement, 110 millions de femmes citent des raisons liées à la méthode pour leur non utilisation de contraception. Le projet Expanding Effective Contraceptive Options (EECO) de l’USAID, mené par WomanCare Global et PSI, est conçu pour fournir aux femmes une plus grande gamme de choix. Des pilotes à grande échelle en Zambie, au Malawi, à Madagascar et en Inde présenteront quatre nouvelles gammes de produits : un gel contraceptif, de nouvelles méthodes barrières, un système intra-utérin hormonal (SIH) et des anneaux intravaginaux (AIV). Ces méthodes sont, pour la plupart, appliquées par les femmes et chacune d’entre elles a des avantages clés qui abordent les inquiétudes des femmes.
Fournir un grand choix de contraceptifs est essentiel pour la qualité des soins et garantit que chaque femme choisira la méthode de planification familiale qui convient le mieux à ses besoins, ses préférences et aux nécessités du cycle de vie. L’Inde a effectué un grand pas sur la bonne voie en approuvant les contraceptifs injectables pour une utilisation dans le système de santé public. Cette décision historique donne plus de choix aux millions de femmes indiennes, qui auront désormais accès à une des méthodes contraceptives les plus efficaces et populaires au monde.
Pour garantir que les jeunes filles et les femmes aient accès aux soins dont elles ont besoin, des programmes délibérés pour établir un contact avec les jeunes sont nécessaires. Au Cameroun, Evidence2Action (E2A) développe un programme de planification familiale post-partum (PFPP) complet, qui met l’accent sur les jeunes mères. L’initiative puise dans un réseau existant d’associations de jeunesse appelé RENATA (Réseau National des Associations des Tantines) pour fournir des informations et des références aux jeunes femmes et jeunes mères.
Les crises humanitaires
provoquées par les catastrophes
naturelles, les conflits ou les
épidémies constituent un
véritable défi pour les services de
planification familiale. Les besoins
des femmes en matière de santé
reproductive ne diminuent pas en
temps de crise, mais leur accès
aux soins peut être gravement
entravé. Lorsque le Népal a été
touché par un tremblement de
terre dévastateur en avril 2015,
environ 2 millions de femmes et de
jeunes filles en âge de procréer et
126 000 femmes enceintes étaient
parmi les survivants (voir l’histoire
liée à la page 15). L’UNFPA et
l’IPPF se sont rapidement alliés
pour répondre, et en quelques
jours, ces derniers ont pu monter des camps mobiles pour fournir
des soins de santé reproductive
d’urgence.
Donner de l’autonomie aux jeunes filles et aux femmes en leur donnant accès à la planification familiale et en leur offrant l’opportunité de participer pleinement à la société est la clé pour réduire la pauvreté, promouvoir la croissance économique et accélérer la progression vers tous les nouveaux objectifs globaux pour le développement durable.
Kathy Calvin
PDG, Fondation des Nations Unies