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Voix d’experts

Un nouveau programme de développement : femmes et jeunes filles au centre

Par Suzanne Ehlers
Présidente et PDG de PAI

Le programme 2030 pour le développement durable trace une vision audacieuse de l’avenir : un monde plus sain, plus équitable, plus prospère et plus durable pour tous. Mais sans les femmes au centre de notre cadre de développement, cela n’arrivera pas. Rien de cela n’arrivera.

Le droit des femmes à la santé reproductive et sexuelle est le cœur de presque toutes les questions de développement auxquelles nous faisons face. La santé et le bien-être, la sécurité alimentaire, l’autonomie économique, la durabilité environnementale, la paix et la justice : toutes ces choses reposent sur la capacité des femmes et des jeunes filles à façonner leur propre vie et à prendre le contrôle de leur fertilité, sans contrainte, ni violence ou discrimination. Une fille qui bénéficie d’une enfance et d’une éducation grandit pour devenir une femme en charge de sa propre vie sexuelle. Elle peut devenir tout ce qu’elle veut : œuvrer pour la paix ou l’environnement, devenir un leader d’éducation, un investisseur dans la santé et la prospérité de sa communauté.

Le caractère étendu et intersectoriel du programme 2030 crée pour nous l’opportunité de nous concentrer sur ces connexions et d’approfondir notre conviction partagée selon laquelle le droit à la santé reproductive et sexuelle des femmes et des jeunes filles est au centre du développement. Par le passé, les discussions autour de la durabilité et la dynamique des populations ne se sont pas assez concentré sur les droits des individus et la façon dont ils peuvent mener des vies saines. Cela doit changer. Et ceux d’entre nous qui travaillent dans la planification familiale doivent diriger ce changement, en travaillant avec d’autres secteurs de développement et avec les femmes partout dans le monde pour cultiver de nouvelles alliances.

C’est là que FP2020 peut et doit jouer un rôle significatif. Le pouvoir unique de cette plateforme est sa capacité à réunir des conversations de haut niveau sur des questions problématiques, avec la participation de parties prenantes très variées. Nous pouvons utiliser ce même pouvoir de réunion pour provoquer la discussion sur la façon dont le droit à la santé reproductive et sexuelle interagit avec la durabilité, la sécurité, l’éducation et les dynamiques de population. Avec nos collègues, nous pouvons bâtir sur les discussions existantes pour nous assurer que les droits de l’homme soient au cœur de toute question de développement.

Nous pouvons aussi faire plus : FP2020 et ses partenaires peuvent développer des solutions créatives qui chevauchent les différents secteurs. Si des propositions de développement innovantes qui soutiennent la santé reproductive et la durabilité étaient mises en place, l’impact sur les femmes et les jeunes filles serait énorme.

C’est là que FP2020 peut montrer la voie. Le programme 2030 entre dans une nouvelle ère de développement, et le potentiel pour une collaboration intersectorielle est plus fort que jamais. Ensemble, nous pouvons accomplir de grandes choses, mais seulement si nous restons concentrés sur les femmes et les jeunes filles au centre, comme nous devons le faire.

Photographie : Prashant Panjiar/FP2020

Suzanne Ehlers est codirigeante du Groupe de travail FP2020 Droits et autonomisation.

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