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Analyses spéciales : Les jeunes et l’utilisation de contraceptifs

Cette analyse spéciale est prise de FP2020 Engagement à l’action : Annexe sur le programme de mesure

Il faut atteindre l’objectif de FP2020 : donner à 120 millions de femmes et de jeunes filles supplémentaires la possibilité d’utiliser une méthode moderne de contraception, en adoptant une approche qui inclut toutes les femmes, y compris les jeunes

Les analyses présentées dans cette rubrique donnent un aperçu de l’utilisation et de la non utilisation de contraceptifs parmi les jeunes femmes sexuellement actives mariées et non mariées. Il est évident que les tendances d’utilisation par les jeunes femmes varient grandement selon le pays. Il semblerait que dans certains pays, les femmes mariées et non mariées connaissent et ont recours à la planification familiale de façon beaucoup plus équitable que dans d’autres pays, où l’on remarque de grandes différences. .

On demande souvent à FP2020 quel pourcentage d’utilisatrices supplémentaires de la planification familiale depuis le Sommet de Londres représente des jeunes. Malheureusement, en raison des limites des données et de la méthodologie utilisée pour estimer les utilisatrices supplémentaires, il n’est pas possible de décomposer ce nombre global selon l’âge. Cependant, lorsque des données d’enquêtes récentes sont disponibles, nous pouvons examiner l’utilisation et la non utilisation de contraceptifs parmi les jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans dans des pays spécifiques.

Même si nous n’avons pas d’estimation fiable du besoin non satisfait de toutes les jeunes femmes (mariés et non mariées), il est évident que le besoin de contraceptifs est très répandu parmi celles-ci. Une éducation sexuelle complète permet d’assurer que les jeunes disposent des connaissances et des outils nécessaires pour prendre des décisions informées concernant l’utilisation de la contraception. Elles peuvent ainsi éviter des grossesses non désirées et se protéger des infections sexuellement transmissibles, y compris le VIH. Les politiques de certains pays limitent le droit fondamental des jeunes à des informations sur la santé sexuelle et reproductive, ainsi qu’aux services et produits qui y sont liés. Même lorsqu’il n’existe plus d’obstacles politiques, la stigmatisation et les préjugés des professionnels de la santé empêchent souvent les jeunes de rechercher ou de recevoir des informations et des services.

L’analyse suivante examinera les données disponibles concernant l’utilisation de contraceptifs, ainsi que les connaissances et les comportements à ce sujet, des jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans, non mariées et mariées.

Lisez la Déclaration du consensus mondial sur l'élargissement du choix contraceptif pour les adolescent(e)s et les jeunes : Vers l'inclusion des MLDAR



JEUNES FEMMES NON MARIÉES

Les jeunes femmes non mariées utilisent-elles des méthodes modernes de contraception ? La prévalence contraceptive d’une méthode moderne chez les femmes non mariées est mesurée chez celles qui sont sexuellement actives (c.-à-d., les femmes ayant indiqué avoir eu des relations sexuelles au cours des quatre semaines précédant l’enquête). L’analyse suivante se penche uniquement sur les jeunes femmes sexuellement actives âgées de 15 à 24 ans et non mariées.

Parmi les 41 pays ayant recueilli des données sur la planification familiale depuis l’époque du Sommet de Londres, 13 pays disposent de données utilisables concernant les jeunes femmes sexuellement actives et non mariées.43 Le graphique ci-dessous révèle que dans ces 13 pays, les niveaux d’utilisation de contraceptifs varient grandement, oscillant entre un peu moins de 20 % en Indonésie à près de 60 % en Sierra Leone et au Nigéria.



Les niveaux d’utilisation actuels sont importants, mais il est également utile de voir la façon dont l’utilisation de contraceptifs évolue dans ce groupe au fil du temps. Dans le tableau de la page 70, les pays ont été classés selon les changements entre les deux dernières enquêtes sur le TPCM pour les jeunes femmes sexuellement actives et non mariées, et la façon dont ces changements sont comparables aux changements du TPCM chez les jeunes femmes mariées.44

Les pays sont ainsi divisés en quatre groupes : augmentation du TPCM chez les jeunes femmes sexuellement actives, mariées et non mariées ; diminution du TPCM chez les deux groupes ; et résultats opposés de ces deux groupes.


Dans la plupart des pays, on a remarqué des augmentations du TPCM chez les jeunes femmes non mariées et mariées. Parmi ces pays, on remarque la Sierra Leone, car le TPCM chez les jeunes femmes non mariées a augmenté près de quatre fois plus rapidement que le TPCM chez les jeunes femmes mariées.

Le TPCM chez les jeunes femmes non mariées de quatre pays a diminué, et dans la plupart de ces pays, cette diminution s’est produite malgré des augmentations du TPCM chez les jeunes femmes mariées.

Le Nigéria se démarque de cette analyse : même s’il n’existe aucune augmentation du TPCM chez les jeunes femmes mariées, on a observé une grande augmentation de ce taux chez les jeunes femmes non mariées.

JEUNES FEMMES MARIéES

Le mariage entraîne-t-il un accès amélioré à la contraception pour les jeunes femmes ? On suppose parfois que lorsque les femmes sont mariées, l’accès à la contraception se fait sans encombre. Cependant, dans certains endroits, les jeunes femmes mariées sont tout de même confrontées à des obstacles entravant l’utilisation de contraceptifs.

Une façon d’étudier cela est d’examiner le ratio du besoin de contraception non satisfait chez les jeunes femmes mariées, âgées de 15 à 19 ans, par rapport à toutes les femmes mariées en âge de procréer. Un ratio de 1 signifie que les niveaux de besoin non satisfait sont identiques. Tout ratio inférieur à 1 indique que le besoin non satisfait des jeunes femmes mariées est plus faible, et tout ratio supérieur à 1 indique que le besoin non satisfait des jeunes femmes mariées est plus important

Comme on peut le constater sur le graphique présenté à droite, dans plus de la moitié des 30 pays disposant de données récentes suffisantes, le besoin non satisfait est plus important chez les jeunes femmes mariées.



Au Népal, le besoin non satisfait des femmes mariées, âgées de 15 à 19 ans représente près de deux fois le besoin non satisfait total de toutes les femmes mariées en âge de procréer.

De nombreux facteurs complexes définissent ces différentes tendances en matière de besoin non satisfait chez les jeunes femmes non mariées. Pour mieux comprendre pourquoi les pays présentent un ratio de besoin non satisfait faible ou élevé chez les jeunes femmes mariées, par rapport à toutes les femmes mariées en âge de procréer, il serait nécessaire de mener un examen plus approfondi du contexte culturel et d’autres facteurs générant ce problème, au niveau du pays. Néanmoins, nous pouvons commencer à analyser certaines dynamiques sous-jacentes.

Les différences au niveau des connaissances des méthodes modernes de contraception pourraient être l’une des causes de cette tendance. En général, le niveau de connaissances des méthodes modernes est assez similaire dans toutes les tranches d’âge. Toutefois, lorsque l’on examine les connaissances au sujet d’au moins une méthode de contraception à long terme (DIU ou implants contraceptifs), on observe de grandes différences.45 En réalité, dans tous les pays inclus dans cette analyse, une proportion plus faible des femmes n’utilisant pas de contraceptifs et âgées de 15 à 19 ans pouvaient citer au moins une méthode à long terme, par rapport à toutes les femmes mariées en âge de procréer (graphique situé tout à fait à droite).

Cette tendance ne correspond pas aux ratios du besoin non satisfait, ce qui signifie qu’elle n’explique pas la différence qui existe au niveau du besoin non satisfait entre les jeunes femmes mariées et toutes les femmes en âge de procréer. Cependant, elle porte à penser que, dans certains pays, davantage d’efforts sont nécessaires pour assurer que toutes les femmes mariées bénéficient du même accès aux informations concernant les contraceptifs.


COMPARAISON DES JEUNES FEMMES MARIÉES ET NON MARIéES

Quelles sont les similarités et les différences entre les jeunes femmes sexuellement actives, mariées et non mariées ? Les différences de niveau d’utilisation entre les deux groupes peuvent s’expliquer en partie par les disparités qui existent au niveau de deux aspects : les raisons pour lesquelles les contraceptifs ne sont pas utilisés et la nature du contact avec les professionnels de la santé. Cette analyse comprend six pays ayant récemment tenu une enquête EDS avec un nombre suffisant de jeunes femmes sexuellement actives et non mariées permettant une étude plus approfondie.

Les raisons de la non utilisation de contraceptifs varient-elles pour les jeunes femmes sexuellement actives, mariées et non mariées ? Pour répondre à cette question, voici les résultats de quatre questions posées au sujet des raisons de la non utilisation. Les jeunes femmes pouvaient répondre « oui » pour plus d’une raison, ce qui signifie que les mêmes femmes peuvent être comptées pour différentes raisons.


Comme on peut l’imaginer, la faible fréquence des relations sexuelles est plus souvent mentionnée par les jeunes femmes sexuellement actives et non mariées que par celles qui le sont pour justifier la non utilisation de contraceptifs (28,2 % contre 8,9 %, en moyenne). De la même façon, on observe que beaucoup plus de jeunes femmes mariées ont mentionné l’allaitement comme raison de ne pas utiliser de contraceptifs (40,1 % contre 3,1 %, en moyenne). .

Pour certaines raisons, on observe un contraste moins prononcé entre les réponses des jeunes femmes mariées et non mariées. Les réponses pour la raison « crainte des effets secondaires » varient grandement selon les pays et entre les jeunes femmes mariées et non mariées.

En général, le manque d’accès aux services ou le fait qu’ils sont trop éloignés n’est pas souvent mentionné. Il existe cependant quelques différences à ce niveau entre les femmes mariées et non mariées. C’est particulièrement le cas en Sierra Leone, où le pourcentage des jeunes femmes non mariées ayant mentionné cette raison est quatre fois plus élevé que celui des jeunes femmes mariées.



Les jeunes femmes sexuellement actives mariées et non mariées bénéficient-elles du même accès aux professionnels de la santé des services de planification familiale ? Pour répondre à cette question, nous avons examiné trois aspects des interactions avec les professionnels de la santé. Pour les jeunes femmes sexuellement actives non mariées et mariées, les consultations des professionnels de la santé de la planification familiale sont assez faibles (10,3 % et 11,8 %, en moyenne).


On observe une plus grande variation à deux autres niveaux : le taux de femmes se rendant dans des établissements de santé (31,3 % et 53,1 %, en moyenne) et, parmi celles-ci, le taux de celles à qui on a parlé de la planification familiale (31,6 % et 44,8 %, en moyenne). La comparaison du ratio entre les jeunes femmes sexuellement actives, mariées et non mariées souligne les écarts en matière d’exposition aux services de planification familiale. À part la Sierra Leone, dans les cinq autres pays, l’exposition aux informations et services de planification familiale est considérablement inférieure pour les jeunes femmes sexuellement actives et non mariées que celles qui le sont, peu importe le cadre dans lequel ce contact a lieu (dans un établissement ou via la visite d’un agent de la planification familiale).

UN PROGRAMME INACHEVÉ

Pour mieux comprendre les facteurs déterminant ces tendances, le contexte du pays et des connaissances plus spécifiques au pays sont nécessaires. Par exemple, que peut-on apprendre de pays tels que le Nigéria et la Sierra Leone qui ont connu de grandes augmentations de l’utilisation de contraceptifs modernes par les jeunes femmes sexuellement actives et non mariées ? Et, que pouvons-nous apprendre des pays comme Haïti et l’Égypte, qui ont pu assurer que les jeunes femmes mariées ont les mêmes niveaux de connaissances en matière de contraceptifs que les femmes mariées plus âgées ?


Téléchargez au complet l'Annexe du programme de mesure de FP2020 : Engagement à l'action


43. Les pays suivants ont recueilli des données sur les jeunes femmes non mariées, mais ont été exclus de l’analyse pour les raisons indiquées : Les enquêtes EDS au Cambodge, au Niger et au Tadjikistan ont été exclues de l’analyse en raison du nombre trop faible de femmes sexuellement actives et non mariées dans l’échantillon. Les enquêtes EDS au Ghana, au Kenya et au Lesotho ont été exclues, car au moment de la rédaction, seuls les Rapports sur les indicateurs clés étaient disponibles pour ces pays. Ceux-ci ne fournissent pas de données sur les utilisatrices de contraceptifs sexuellement actives et non mariées selon l’âge. Les enquêtes PMA2020 étaient exclues en raison de l’incohérence qui existait dans les calculs de l’activité sexuelle récente. Cette incohérence a été corrigée et les données de PMA2020 seront incluses dans la prochaine analyse sur les jeunes, lorsque les tailles d’échantillons le permettent

44. Remarque : la Gambie et l’Indonésie ont été exclues de l’analyse, car aucune estimation antérieure du TPCM des jeunes femmes sexuellement actives et non mariées n’était disponible pour une comparaison.

45. Remarque : certains pays sont exclus de cette analyse, car leur ensemble de données complètes n’était pas disponible.

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